Votre sélection d'exposants est vide, Faîtes votre sélection
Vous avez sélectionné 3 exposant(s). Consulter la liste

TOUT SAVOIR SUR L’APPELLATION

La naissance de l’appellation

Le village de Châteauneuf-du-Pape est devenu la résidence d’été de la papauté suite à leur installation à Avignon au XVIème siècle. Le vin de notre belle appellation devient alors « vin du pape », ce qui lui permet d’accéder aux grandes cours européennes. Les vignerons expédients alors leurs vins en bouteille en lieu et place du tonneau dès la fin du XVIIIème siècle.

Devant un succès florissant et désireux de défendre les vins de Châteauneuf-du-Pape, les vignerons vont être à l’initiative du concept de l’AOC. Ils décident de mettre en place une réglementation stricte afin de défendre leur vin, la loi de 1919 sur les appellations étant jugées trop générale puisqu’elle délimitait uniquement les aires d’appellations.

C’est ainsi qu’en 1923 ils se rendent en délégation au Château Fortia propriété du Baron Le Roy de Boiseaumarié, vigneron et juriste de formation, pour les aider dans cette tâche.
Alerte, il leur répond : « Je veux bien, mais à une condition, c’est que vous-mêmes donniez l’exemple de l’honnêteté et de la discipline. » 
Le 4 octobre 1923 a lieu l’assemblée générale constitutive du « syndicat des propriétaires viticulteurs de Châteauneuf-du-Pape », dont la présidence est confiée au Baron Le Roy. Sous sa houlette, les vignerons s’imposent des règles de production totalement inédites : réglementation des modes de culture, fixation d’un degré minimum d’alcool (12,5°), liste restrictive de cépages autorisés, tri de la vendange obligatoire…      
Leur exemple sera bientôt suivi par les autres régions viticoles de production françaises. Leurs travaux sont couronnés de succès le 21 novembre 1933 : la Cour de cassation confirme la délimitation de l’aire et les conditions de production de l’appellation. A l’exception de quelques modifications, elles sont toujours en vigueur pour protéger et garantir la qualité des vins de Châteauneuf-du-Pape.

Le 15 mai 1936, le décret de l’appellation est publié et Châteauneuf-du-Pape devient la 1ère AOC viticole de France. Le vignoble compte aujourd’hui 3.200 hectares sur les communes de Châteauneuf-du-Pape, Bédarrides, Courthézon, Orange et Sorgues.

La bouteille armoriée emblématique de Châteauneuf-du-Pape

La bouteille armoriée est l’écrin des vins de Châteauneuf-du-Pape. Créée en 1937, elle participe à leur promotion et à leur notoriété. Elle est aussi une marque collective. Les vins de Châteauneuf-du-Pape méritent un habit à leur mesure ! En 1937, le syndicat des propriétaires viticulteurs de l’appellation, alors présidé par le Baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié, fait créer un flacon original : la bouteille armoriée. L’écusson qu’elle porte symbolise une tiare papale placée au-dessus des clés de Saint-Pierre. L’inscription « Châteauneuf-du-Pape contrôlé » écrite en lettres gothiques entoure cet emblème. Depuis, le flacon a fait le tour du monde. Connu et reconnu, il fait partie des moyens de promotion des vins de l’appellation. Il est aussi un gage de leur authenticité.

D’un point de vue juridique, la bouteille armoriée a valeur de marque collective. À cet égard, elle bénéficie des droits de protection dont jouissent les marques. Dans un arrêt rendu le 21 septembre 2004, la Cour de cassation a d’ailleurs confirmé la validité des droits attachés à la bouteille armoriée Châteauneuf-du-Pape.

 

Elle a ainsi jugé que : « la bouteille écussonnée constitue bien une œuvre artistique protégée, présentant un caractère original et distinctif. L’auteur d’une telle œuvre est en droit de la faire protéger par le dépôt d’une marque. Une appellation d’origine peut être valablement incorporée à une marque complexe, dont les éléments figuratifs présentent un caractère original et distinctif. »

Dans un contexte de concurrence mondiale exacerbée, où l’usurpation et la contrefaçon font rage, c’est un atout majeur pour Châteauneuf-du-Pape de posséder une marque collective dotée d’une forte identité et d’une protection juridique indiscutable.

Les treize cépages

À Châteauneuf-du-Pape, la tradition veut que les vins naissent de treize cépages, chacun apportant sa caractéristique à l’ensemble : couleur, charpente, parfum, fraîcheur ou longévité.

En effet, pas moins de treize cépages peuvent entrer dans la composition des vins rouges mais également des vins blancs : grenache (Noir, Gris, Blanc), syrah, mourvèdre, cinsault, clairette (blanche, rose), vaccarèse, bourboulenc, roussanne, counoise, muscardin, picpoul (blanc, gris, noir), picardan, et terret noir.

Les vignerons puisent librement dans cette collection pour élaborer leurs vins, chaque exemplaire conférant sa particularité à l’ensemble. À l’origine, les vignes étaient complantées en « foule » : tous les cépages se trouvaient mélangés sur une même parcelle.

Ce patrimoine ampélographique provient d’un travail de sélection élaboré depuis des générations par les vignerons de l’appellation. Ainsi, au début du XIXe siècle, Joseph Ducos, le propriétaire du Château La Nerthe, a observé sur sa propriété le comportement d’une dizaine de cépages et a pu établir précisément l’assemblage type d’un Châteauneuf-du-Pape.

De nos jours, le grenache a l’ascendant dans la plupart des vins élaborés. Originaire de la péninsule ibérique, il a trouvé une terre d’élection à Châteauneuf-du-Pape. Il fait corps avec les sols pauvres et secs de l’appellation. Rustique, il résiste à la chaleur et aux assauts répétés du vent. Colonne vertébrale des vins rouges, il leur apporte la structure, la puissance et l’aptitude à défier le temps. Pour atteindre l’équilibre, les vignerons l’assemblent généralement au mourvèdre, à la syrah et au cinsault.

Quelques chiffres

Superficie en production :
3 134 hectares

5 communes :
Châteauneuf-du-Pape, Courthézon, Bédarrides, Sorgues, Orange

Rendement moyen :
32 hl/ha

95 000 hectolitres de production annuelle moyenne

290 exploitations produisent du Châteauneuf-du-Pape

5 % de la production est vinifiée par une cave coopérative

93 % des vins sont produits en rouge contre 7 % en blanc

LE VILLAGE 

L’histoire du village est très ancienne mais les rares documents retrouvés rendent son passé difficile à retracer. D’après des découvertes archéologiques réalisées, des traces de présence humaine remonteraient à la préhistoire…

Une évolution du nom du village au fil des siècles.

Un document datant de 1094 témoigne de l’histoire de notre village sous le nom de « Castro novo », qui signifie le « nouveau village fortifié ». Au 13ème siècle, le village est nommé « Châteauneuf- Calcernier », « calcernier » indiquant la chaux tamisée produite en quantité sur la commune dont la qualité et la notoriété a dû contribuer à la réussite économique du village de cette époque. Ce n’est qu’en 1893, à la demande du maire Joseph Ducos et de ses élus, que le village est nommé « Châteauneuf-du-Pape », faisant ainsi référence à ce lieu de villégiature des Papes qu’est le château construit au XIVè siècle à l’initiative du Pape Jean XXII, mais aussi à cette époque qui marquera les prémices de la renommée de ses vins.

Une évolution dans l’activité économique du village

L’économie du village a été favorisée par sa proximité des deux voies de commerce ; le Rhône, une voie fluviale de communication importante autrefois, et la « grande route » construite par les romains et permettant l’accès d’ Arles au Sud et de Lyon au Nord. Au XIVème siècle, le village connait sa propospérité grâce à la chaux, les tuiles, le sel et la culture de la vigne. A l’origine du nom que portait le village au XIIIème siècle, la chaux utilisée pour la construction connait un essor et la demande se fait grandissante dans tout le Comtat. La qualité et la quantité de la chaux produite alors à Châteauneuf- Calcenier fait la prospérité du village. La vente de tuiles serait alors associée à ce succès. L’évêque d’Avignon accède en 1238 au droit de posséder un port franc pour le commerce de sel, port établi sur le Rhône près de Châteauneuf où les navires marchands de sel peuvent y décharger leur marchandise sans être soumis à l’imposition instaurée sur d’autres ports du Rhône. Le sel devient à l’époque une source de revenu importante pour le village qui bénéficie d’un statut spécial. L’arrivée des Papes dans le village, début du XIVème siècle est à l’origine du dynamisme économique du village. De nombreux habitants du village sont employés mais arrivent aussi de nombreux ouvriers et artisans de l’extérieur qu’il faut nourrir et loger. Tous œuvrent à la construction du château. Le port de Châteauneuf joue un rôle prépondérant dans l’approvisionnement des matériaux autres que la chaux, les tuiles et la pierre des carrières du village. Le commerce et l’artisanat sont florissants. Au XIVème siècle, la vigne occupe quasiment la moitié des surfaces cultivées, l’autre moitié des terres étant consacrées aux céréales. La culture de la rose est aussi présente ainsi que celle des oliviers. Au fil des siècles, la culture de la vigne a pris une place prépondérante dans l’économie du village. Autour des métiers du vin, la tonnellerie, peu présente encore en fin du XVIIème siècle, profite de la reconstruction du vignoble après la crise du phylloxera en 1866. A la veille de la 1ère guerre mondiale, Châteauneuf-du-Pape compte 11 tonneliers, tonneaux utilisés alors pour transporter le vin. Puis, la tonnellerie va peu à peu disparaitre au profit des transports de vin en citerne… De nos jours, l’activité économique est centrée sur les métiers de la vigne et du tourisme.

Un vignoble de renommée

Bien que remontant très certainement au temps des romains, la culture de la vigne n’est citée qu’en 1157, dans des écrits les plus anciens retrouvés. L’arrivée des Papes en Avignon a véritablement insufflé une dynamique dans le vignoble et c’est Clément V qui a manifesté son intérêt pour les vins issus de ce vignoble. Son successeur Jean XXII, Pape à l’origine de la construction du château, fut le principal artisan de la renommée des vins qu’il nommait « Vins du Pape ». De 1325 à 1334, plus de 3.000 litres de vins étaient vendus au Palais des Papes. Il y était organisé des réceptions où de nombreux ambassadeurs étrangers étaient invités. Très rapidement, des barriques furent expédiées en Italie, en Allemagne et en Angleterre mais aussi outre atlantique. La barrique laissa place à la vente de bouteilles au XVIIIème siècle. Plus tard, la notion de cépages entra en compte dans la qualité gustative des vins et c’est Joseph Ducos qui, après de nombreuses dégustations, définit les caractéristiques organoleptiques des cépages et détermine l’assemblage typique d’un vin de Châteauneuf-du-Pape en 4 familles d’assemblage de cépages. La crise du phylloxera met un terme à cette période faste à la fin du XIXème siècle, frappant le vignoble en 1866. La reconstruction du vignoble ne se fit qu’en 1878. La surface du vignoble croît, la production aussi et le commerce du vin connait un véritable essor. En 1933, l’aire d’appellation et les conditions de productions de l’appellation Châteauneuf-du-Pape sont confirmées en cours de cassation, garantissant ainsi la qualité de l’appellation. Aujourd’hui, 3.200 hectares de vignes portent l’appellation Châteauneuf-du-Pape et ses vins sont appréciés dans le monde entier.